Qu’est-ce que le syndrome d’hyperstimulation ovarienne (SHO) ?


Le syndrome d’hyperstimulation ovarienne (SHO) est une complication qui peut survenir lors des traitements de procréation assistée. Il se caractérise par une réponse ovarienne anormalement élevée aux médicaments administrés pour stimuler les ovaires, en particulier dans le cadre de la fécondation in vitro (FIV).

Identifier les risques favorisant l’apparition de ce syndrome permettra au médecin de prévenir, voire de gérer cette altération.

Si la patiente parvient à tomber enceinte pendant le traitement, le SHO peut devenir grave et avoir de graves conséquences.

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Qu’est-ce que le SHO et quand se produit-il ?

Le syndrome d’hyperstimulation ovarienne est une complication qui peut survenir lors des traitements de procréation assistée.

Ce syndrome est plus fréquent lors des traitements de fécondation in vitro (FIV) que lors de l’insémination intra-utérine (IIU). En effet, les doses d’hormones administrées en FIV sont plus élevées que celles administrées en IUI.

Lors d’une FIV, la patiente reçoit un traitement hormonal. L’objectif est d’augmenter le nombre de follicules qui parviendront à maturité. Ainsi, plusieurs ovules arrivent à maturité, ce qui se produit chaque mois dans le cycle naturel d’une femme.

Lors des traitements de fertilité, la gonadotrophine chorionique humaine (hCG) sera administrée environ 36 heures avant la ponction folliculaire (prélèvement d’ovocytes).

Il est connu que l’hCG est la source du SHO dans le cas d’un patient avec un grand nombre de follicules (> 17).

La conséquence la plus importante du SOH est la libération de liquide dans les cavités abdominales et pulmonaires et peut entraîner des complications.

Le SHO est un syndrome qui disparaît avec les menstruations, lorsque les niveaux hormonaux du cycle de la femme sont rétablis.

Actuellement, les cas graves de SHO sont rares, car les types de protocoles de stimulation ovarienne utilisés en FIV et le suivi pendant le développement folliculaire permettent d’éviter le SHO.

Causes du syndrome

Les causes de cette réponse à la stimulation hormonale ne sont pas entièrement comprises. Cependant, on sait que le SHO survient après l’administration d’hCG. C’est seulement en présence de cette hormone que se produit la réponse ovarienne excessive à l’origine de ce syndrome.

L’administration d’hCG est l’étape finale de la stimulation ovarienne et est réalisée environ 36 heures avant le prélèvement des ovules.

Cette hormone a pour but de favoriser la maturation des ovules avant le prélèvement. Cependant, chez les patientes à risque de SHO, l’hCG peut également être à l’origine de ce syndrome.

Le SHO favorise également la libération de certaines substances qui augmentent la perméabilité des vaisseaux sanguins. Cela entraîne une libération excessive de liquide dans la circulation sanguine. De ce fait, le fonctionnement des systèmes hépatique, hématologique, rénal et respiratoire peut être compromis.

Le syndrome n’apparaîtra pas immédiatement après l’administration d’hCG, mais le patient commencera à remarquer les premiers symptômes quelques jours ou semaines après l’administration d’hCG.

Classification du syndrome d’hyperstimulation ovarienne

La classification originale du SHO a subi plusieurs changements et modifications, mais nous pouvons aujourd’hui parler de trois types en fonction du degré de gravité :

  • Léger : caractérisé par une augmentation des taux d’œstradiol et de progestérone et une légère hypertrophie des ovaires.
  • Modéré : outre les changements hormonaux et l’augmentation de la taille des ovaires, la patiente ressent un inconfort et une augmentation du volume de l’abdomen.
  • Sévère : caractérisé par un diamètre excessivement grand des ovaires et des niveaux d’hormones complètement altérés. En outre, la patiente prend quotidiennement du poids en raison de l’excès de liquide dans la cavité abdominale et thoracique. Tout cela peut entraîner chez la femme des problèmes rénaux et hépatiques ainsi qu’un risque de thrombose.

On peut également classer le SHO en fonction du temps nécessaire à la manifestation du syndrome. En fonction du temps nécessaire à l’apparition du syndrome, nous pourrons faire la distinction entre :

  • SHO précoce : se produit 3 à 7 jours après l’administration de l’hCG, après une ponction ovarienne.
  • SHO tardif : se produit 12 à 17 jours après l’injection de hCG. Ce type de SHO survient généralement en cas de grossesse, car le sac fœtal produit de l’hCG.

Symptômes du SHO

Le SHO survient chez 0,6 à 10 % des femmes suivant un cycle de stimulation ovarienne. Nous examinerons ci-dessous les symptômes associés à ce syndrome en fonction de sa gravité.

La plupart des femmes atteintes d’un SHO léger ou modéré présentent des symptômes tels que :

  • Gonflement et douleur légère dans l’abdomen
  • Augmentation du poids
  • Nausées ou vomissements
  • Diarrhée
  • Douleur abdominale légère à modérée

Bien que rares, les cas graves n’ont qu’une incidence de 0,5 à 2 % et s’accompagnent de symptômes tels que

  • Prise de poids rapide : plus de 4,5 kg en 3 à 5 jours
  • Ascite – accumulation de liquide dans l’abdomen
  • Hypotension et tachycardie – accélération du rythme cardiaque
  • Difficultés respiratoires

Le diagnostic précoce du SHO est très important pour éviter d’éventuelles complications qui pourraient mettre en danger la vie de la patiente. Il est donc très important de surveiller étroitement les symptômes de la femme.

Complications du syndrome

La conséquence la plus importante du SHO est la libération d’un volume anormal de liquide dans la cavité abdominale et pulmonaire. Les complications les plus courantes sont les suivantes

  • Accumulation de liquide autour des poumons – ce qui peut entraîner des problèmes respiratoires.
  • Torsion des ovaires
  • Déséquilibre électrolytique : en raison de la grande quantité de liquide quittant la circulation sanguine, les niveaux de sodium et de potassium peuvent être modifiés.
  • Diminution de la fréquence et du volume urinaire : plus la quantité de liquide libérée dans la cavité abdominale est importante, plus une diminution du volume et de la fréquence urinaire peut se produire, entraînant une insuffisance rénale.

En outre, il convient de noter que si une femme tombe enceinte, une fausse couche peut se produire en raison de complications liées au SHO.

Facteurs de risque du SHO

Les facteurs de risque qui prédisposent à l’apparition d’un SHO sont les suivants :

  • L’âge : les ovaires des jeunes femmes (moins de 30 ans) ont un plus grand nombre de récepteurs de gonadotrophine ou un plus grand nombre de follicules, ce qui les rend plus sensibles à ce syndrome.
  • Indice de masse musculaire (IMC) faible : ce syndrome a été décrit chez une proportion plus élevée de femmes minces.
  • Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) : il existe un lien évident entre le SOPK et le SHO. Les femmes atteintes du SOPK sont plus susceptibles de développer un SHO au cours d’une FIV.
  • Grossesse multiple : La hCG, l’hormone qui favorise le développement du SHO, doublera si la patiente est enceinte de jumeaux, ce qui aggravera la progression du syndrome.

Quels sont les signes d’un possible SHO ?

Le SHO n’est pas facile à prévoir pendant la stimulation ovarienne. Toutefois, certains signes peuvent indiquer au médecin que la patiente risque de souffrir d’un SHO :

  • Augmentation de l’œstradiol sérique : pendant la stimulation ovarienne, la femme doit se présenter tous les deux jours environ pour une échographie afin de vérifier le développement de ses follicules. Lors de ces contrôles, la concentration d’œstradiol dans le sang est également mesurée. Cette hormone est sécrétée par les follicules. Des taux supérieurs à 25 000 pg/ml ou des augmentations rapides en peu de temps peuvent alerter le médecin sur l’apparition possible d’un SHO.
  • L’image échographique gynécologique : les femmes présentant un risque de SHO ont une image échographique très particulière, car les follicules sont répartis autour de l’ovaire d’une manière qui ressemble aux perles d’un collier.
  • Possibilité d’épisodes antérieurs de SHO : un SHO antérieur peut indiquer au médecin que la patiente est sensible aux hormones utilisées pour le traitement de la fertilité. Il doit donc modifier la dose d’hormones pour éviter un nouveau SHO.

En cas de grossesse, le taux de hCG augmente. Par conséquent, le SHO s’aggrave et peut mettre en danger à la fois l’évolution de la grossesse et la vie de la femme enceinte. Par conséquent, si l’on soupçonne que le syndrome peut se développer, il convient d’éviter de procéder à l’implantation au cours du même cycle que la stimulation ovarienne.

Comment prévenir le SHO ?

Il existe de nombreux protocoles permettant de prévenir le SHO ou de l’aggraver, et le médecin peut choisir différentes solutions. Le choix de la procédure permettant d’éviter ou de réduire les symptômes du SHO sera évalué par le médecin.

Ci-dessous, nous expliquerons plus en détail certaines des stratégies les plus couramment utilisées pour éviter le SHO.

Des doses plus faibles de gonadotrophines

Les patientes qui reçoivent des doses élevées de gonadotrophines sont plus susceptibles de développer un SHO en raison d’une plus grande réponse ovarienne.

Par conséquent, chez les femmes qui présentent un risque élevé de développer un SHO (comme les jeunes, celles atteintes du SOPK ou celles ayant un indice de masse corporelle très faible), il serait conseillé de commencer la stimulation ovarienne avec de faibles doses de gonadotrophines, puis d’évaluer leur réaction.

Induction de l’ovulation avec les agonistes de la GnRH

L’un des moyens les plus efficaces de prévenir l’apparition du SHO est de remplacer l’hCG par un autre médicament tel que les agonistes de la GnRH.

Le principal avantage offert par ce type de médicament est qu’il prévient le syndrome tout en induisant l’ovulation.

La plupart des études ont montré que ce médicament réduit le risque de SHO, mais il réduit également les chances d’implantation et de grossesse car il provoque un déficit de la phase lutéale.

Annulation du cycle

La suspension de l’injection de hCG et l’annulation du cycle est l’une des stratégies permettant d’éviter l’apparition d’un SHO. Cependant, cela n’est que très rarement nécessaire.

Cryoconservation des embryons

Dans les cas où l’on soupçonne qu’un SHO peut se développer, l’une des options pour empêcher l’aggravation de la situation est la cryoconservation (congélation) par vitrification de tous les embryons, en vue de leur transfert lors d’un cycle ultérieur.

De cette façon, le SHO ne sera pas prévenu, mais au moins la détérioration qui résulterait d’une éventuelle grossesse sera prévenue (car l’hCG endogène ne sera pas produite).

En conclusion, la stratégie la plus efficace consiste à induire l’ovulation avec un agoniste de la GnRH et à congeler tous les embryons.

Réduction de la dose de hCG

Puisqu’il existe une relation directe entre les niveaux d’hCG et la gravité du syndrome, une autre approche pour éviter le développement du SHO consiste à réduire la dose administrée pour induire l’ovulation.

Toutefois, cette mesure n’élimine pas complètement la possibilité d’un SHO.

Traitement du syndrome d’hyperstimulation ovarienne

Le traitement indiqué pour chaque patient dépend de la gravité du SHO. Dans les cas plus légers, une hospitalisation ne sera pas nécessaire.

Toutefois, dans les cas où l’intégrité du patient est en danger, celui-ci doit être admis à l’hôpital :

  • Traitement des SHO légères et modérées
  • Traitement en cas de SHO sévère

Traitement des SHO légères et modérées

Pour réduire la gêne occasionnée, il est recommandé de :

  • Prendre beaucoup de liquides, en particulier des liquides riches en électrolytes (minéraux).
  • Éviter l’alcool et la caféine
  • Éviter les exercices intenses pour prévenir les torsions d’ovaires
  • Éviter le sexe
  • Prise d’analgésiques pour soulager la douleur

Traitement en cas de SHO sévère

Dans les cas graves de SHO, une hospitalisation sera nécessaire afin de surveiller attentivement l’évolution de la maladie. De plus, des liquides seront administrés par voie intraveineuse. Dans les cas les plus graves, une ponction chirurgicale peut être nécessaire pour éliminer le liquide accumulé.

Dans les cas graves de SHO, il est extrêmement important de surveiller :

  • les fonctions du foie
  • les anticoagulants
  • l’équilibre électrolytique
  • la fonction des reins
  • complications pulmonaires

Questions fréquemment posées

  • Les rapports sexuels sont-ils recommandés si je souffre du syndrome d'hyperstimulation ovarienne ?

    Le syndrome d’hyperstimulation ovarienne est une complication qui peut survenir lors des traitements de procréation assistée.

    L’hyperstimulation ovarienne se caractérise par une augmentation de la taille des ovaires. Dans les cas les plus graves, des modifications soudaines des fluides corporels peuvent survenir, avec fuite de liquide des vaisseaux sanguins, par exemple dans la cavité abdominale.

    Dans ce cas, il est toujours recommandé d « éviter toute activité physique et tout rapport sexuel. La principale raison est d » éviter une éventuelle torsion ovarienne. Celle-ci consiste en une rotation complète ou partielle de l’ovaire, entraînant une perte d’irrigation sanguine. Un ovaire plus gros que la normale constitue un facteur de risque.

    En règle générale, après une FIV, même s’il n’y a pas de syndrome d’hyperstimulation ovarienne, les rapports sexuels ne sont pas recommandés avant un certain temps, car dans une plus ou moins grande mesure, les ovaires seront toujours plus gros que d’habitude, en raison du développement de multiples follicules et donc d’un risque accru de torsion ovarienne.

  • Quel est mon risque si je tombe enceinte et que je souffre du syndrome d'hyperstimulation ovarienne (SHO) ?

    Le syndrome d’hyperstimulation ovarienne (SHO) peut survenir chez les femmes ayant subi un traitement hormonal pour la procréation assistée.

    Habituellement, le SHO disparaît quelques jours après le traitement, mais si une femme tombe enceinte, il peut s’aggraver et durer plus longtemps.

    Cependant, le SHO est très rare de nos jours, car si la patiente risque de développer un SHO, il est décidé de ne pas transférer les embryons dans le cycle de FIV frais, afin qu’ils puissent être congelés pour des cycles ultérieurs où il n’y aura aucun risque.

  • Combien de temps durent les symptômes du syndrome d'hyperstimulation ovarienne (SHO) ?

    Le SHO ne dure pas longtemps, car il disparaît généralement lorsque les premières règles commencent, après stimulation ovarienne.

    En cas de grossesse, les symptômes dureront plus longtemps et pourront s’aggraver. Il sera donc nécessaire de surveiller attentivement l’évolution de la patiente.

  • Combien de temps dois-je attendre pour le transfert d'embryons après une hyperstimulation ovarienne ?

    Il faut attendre au moins jusqu’aux premières règles après un SHO, c’est-à-dire jusqu’au cycle suivant.

    Après cela, nous devrons évaluer la situation et, en fonction du protocole de préparation endométriale choisi et de l’état de la patiente, nous déciderons quand il est approprié de procéder à la décongélation et au transfert des embryons congelés.

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